Visite chez Charal

Tout commence par ... la sortie d'école. 15H50, je prend le chemin de l'école, à pied, pour aller chercher Théo. Arrivée devant l'école, pas bien loin de la maison, je sens la désagréable sensation de saigner... Naturellement, la veille des saignements conséquent s'étaient déjà manifestés. Sauf que là, la tête me tourne, et je dois à tout prix, récupérer Théo. Je sers les poings et les dents, et prend Théo par la main. Je sens toujours la désagréable sensation du sang qui coule. Mais, là encore, il y a du pain à aller acheter, et un petit détour à faire pour rentrer à la maison. Théo lui, ne pense qu'à une chose : le petit morceau de pain qu'il pourra grignoter en chemin.

Vous avez déjà marcher, en même temps que le sang qui coule ? A en avoir jusqu'aux genoux. Inquiéte, et surtout parvenant difficilement à me tenir debout, je parviens à la maison, où enfin, je pose mes fesses sur le trône ! Et là le drame, le sang ne cesse de couler, et pire encore, c'est comme un robinet d'eau ouvert à son maximum... Sans parler des "morceaux" qui se répandent dans les toilettes. Je ne cache pas qu'à se moment, c'est toute paniquée que je téléphone à chaton pour lui dire de rentrer à la maison immédiatement. De fil en aiguille, me voilà en pleurs, dans les WC, en pleurs ET en sang, avec le samu au téléphone, qui m'annonce gentillement, que je fais une fausse couche ! Au passage, j'adore leur sens du tact :

- "Madame... Vous étiez enceinte de combien ?"
- "Je suis pas enceinte... et je prends la pilule..."
- "Ah... Apparemment vous ne le saviez pas... Et Madame, la pilule n'est pas fiable à 100%"

Genre je suis stupide. Je sais très bien que c'est pas fiable à 100%, tout comme je sais qu'ils sont vraiment pas très diplomate. Si j'avais été enceinte, et qu'en plus, il avait utilisé le passé pour me demandé de combien de semaines j'étais enceinte, j'aurais fini en crise d'hystérie. Mais bref, là n'est pas le pire de l'aventure. Les pompiers arrivent, très diplomate, et très attentifs. A n'en pas douté, ils m'ont énormément rassuré, et m'ont très bien accompagné jusqu'aux urgences. Juste une question qui m'a laissé stupéfaite :

- "Vous avez tirez la chasse d'eau ?"
- "Euh... Bien sûre..."
- "Dommage... On aurait pu voir et constater ce qu'étaient ces fameux morceaux..."

J'avais pas pensé à ce genre de détails... J'ai plutôt pensé à prendre une rapide douche, ce qui, dans mon état, releva de l'exploit. Arrivée au urgences, les pompiers m'abandonnent, sur les directives de je ne sais pas qui elle était, dans la salle d'attente.

Naturellement, très mal installé, je continue à me vider de mon sang, pendant pas moins de 1h30. Et là, une médecin me dit :

- "Suivez moi..."
- "Euh... Ça va pas être possible, je continue à me vider de mon sang là !"
- "faites donc un effort, vous n'avez pas le choix... Sauf si vous ne voulez pas que je vous osculte !!!"

J'avais déjà beaucoup de mal avec les urgences, j'avoue avoir été estomaquée par sa remarque absolument déplacée, et sans parler de l'horreur d'avoir été laissée pour compte dans une salle d'attente, en me vidant de mon sang !!!

Alors je me lève, et à mon grand drame, je découvre mon pantalon en sang, et une mare sous ma chaise... Pas grave, je dois retrouver la salle de consultations. Je m'installe, absolument inconfortablement les pieds dans les étriers, me vidant toujours de mon sang, et effrayée de la saleté qui m'entouraient. J'ai eu l'impression d'être arrivée dans une porcherie...

Échographie pelvienne... Au bout de 30 bonnes minutes, elle me dit :

- "Je ne sais pas quoi voir... Je demande à ma chef, elle saura mieux que moi..."

En attendant, elle m'a brisé l'intérieur de l'utérus, je suis littéralement pliée de douleurs provoquée par des contractions. Décidément, j'ai de plus en plus de mal avec les salle d'urgence. La chef arrive, et rebelote, pendant 30 bonnes minutes, au terme desquelles, elle m'annonce

- "C'est rien... Juste 3 kystes... qui ne sont même pas hémorragiques !
On va quand même faire des test sanguins, pour vérifier que ce n'était pas une fausse couche, et pour vérifier que vous n'avez pas perdu trop de sang !"

La Prise de sang... Toute une histoire...

Une jeunette, toute fraîchement sorti de l'école se pointe avec 12 fioles à remplir, et 3 piqures. Et là, elle me dit :

- "J'vais tâcher de piquer qu'une fois !"

J'ai bien envie de paniquer là !

Elle examine de loin le creux du bras droit, et me dit :" J'aime pas". Elle passe au creux du bras gauche, et précise "C'est pire...". Je commence sérieusement à avoir une trouille bleue, les pieds toujours posté dans les étriers. Elle commence à regarder le dessus de chaque main, et fait la moue. Rien ne lui convient apparemment. Elle se décide finalement pour le creux du bras gauche, plante l'aiguille, rate la veille, et remue l'aiguille dans le bras, comme si elle remuait son café dans sa tasse. La douleur est assez insupportable, mais je sers les dents, priant pour que cela se finisse. Elle sort enfin l'aiguille, ralant de n'avoir su trouver la veine, et donc de n'avoir su remplir ses 12 fioles. Au moment où l'aiguille sort du bras, elle peste d'autant plus que le sang se met à gicler.

- "Mince... J'avais la veine finalement !"

Horreur et damnation... Elle recommence, la même torture dans le bras droit, toujours en vain, pour finalement se mettre à faire le dessus de la main gauche. Les douleurs en sont d'autant plus forte. Finalement, dépitée, elle m'explique qu'elle va appelé sa chef, qui ralera parce que ca fait deux fois qu'elle lui fait le coup aujourd'hui. Celle ci s'y prend du premier coup, et m'invite ensuite à rejoindre la salle d'attente, en slip ! Forcément, mon pantalon était HS, et il n'ont pas voulu me donner un lit pour m'allonger. Alors, généreuse, elle me propose un drap pour me couvrir un peu, pendant que chaton retourne à la maison avec la pauvre crevette, pour chercher un pantalon, et donner lui donner à manger. Quant à moi, je retourne dans la salle d'attente, avec mon drap sur les fesses, et constate avec effroi que la mare de sang n'est même pas nettoyée et qu'elle ne le sera pas jusqu'à mon départ des urgences.

Deux heures trente plus tard, les résultats arrivent : "Vous pourrez rentrer madame, la prise de sang indique que vous n'avez rien..."

Le Bilan ...

J'suis retournée chez mon médecin traitant ce matin faire un poing. Il n'était pas étonné par le traitement que j'ai subi, c'est une récurrence chez eux. Il m'a simplement prescrit une échographie à refaire, et une prise de sang. Naturellement, un traitement pour stopper les saignements, et les douleurs. L'échographie est déjà faite : deux kystes de 40 mm de dimaètre en moyenne, à l'ovaire droit, et naturellement : hémorragiques. Reste la prise de sang à faire demain matin, pour vérifier si c'était réellement une grossesse. Ce qui semble après coup, fort peu probable.